Alors que j'étais encore toute gamine, je ramenais à la maison des tas de petits animaux blessés. Nous les gardions le temps de les remettre sur "pieds". Certains mouraient, d'autres, très peu, étaient remis en liberté.

Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai commencé à sauver des animaux sauvages. Avec une amie qui travaillait dans un centre de recherche médical, nous avions pris sous notre protection un petit bébé renard. Cela n'était pas une mince affaire. Il fallait le nourrir correctement: lait maternisé au biberon puis viande cuite moulinée, mélangée au lait maternisé puis petits morceaux de viande crue et ainsi de suite selon son appétit et sa taille. Il était utile de lui apprendre à chercher sa nourriture que l'on cachait sous des morceaux de bois ou dans la paille prés de l'endroit ou il séjournait. L'enclos des chèvres devint très vite son terrain de jeux. Il fallait qu'il nous oublie en s'occupant de moins en moins de lui et le remettre en liberté dans les meilleures conditions.

Les gens qui, bien intentionnés, ne voulant pas d'un "mangeur" de poule, peuvent être rassurés, aujourd'hui le renard est un animal classé nuisible...... 

 

Je n'ai sauvé que quelques lapins de garenne: lait maternisé puis morceaux de banane un peu noirs que les lapereaux tétaient, soupe de légumes et une fois devenus grands, de la verdure et du foin à volonté.

Trois jeunes écureuils ont repris leur liberté sur cinq ou six, je ne me souviens plus. Mais ces écureuils étaient tombés du nid ou attrapés par un chat, ces petits animaux sont plus difficiles à gérer que les hérissons !

Des petits hérissons m'étaient confiés. La plupart du temps, des jeunes à peine sevrés...Des gens les avaient trouvés en se promenant ou en nettoyant leur jardin. Un drame qui finit bien: " Une dame fit brûler les mauvaises herbes de son jardin. Elle entendit un drôle de bruit. Elle découvrit 3 petits, tout en boule...Par bonheur, les flammes n'avaient pas touchés les BB hérissons."

Je nourrissais les petits hérissons avec la même alimentation que je donnais à mon fils aîné, alors tout petit: lait maternisé, les premières purées de légumes moulinées avec quelques morceaux de viande. A fur et à mesure que les hérissons grandissaient, l'alimentation augmentait et la viande était de moins en moins cuite voire pas du tout, les fruits et légumes crus étaient dispensés à volonté.

Puis, ils étaient placés dans des jardins clos pour les surveiller encore pendant quelques temps. Pour les reconnaître, je faisais une croix sur leur dos à la peinture : rouge ou bleu.... pas très discret, je l'avoue. Je ne peux plus dire le nombre exact de hérissons qui ont séjourné dans les jardins.

Une vingtaine de passereaux dont je ne saurais dire l'espèce ont occupé mes journées. Bon nombre d'entre eux ont été nourris comme les jeunes canaris que j'avais à cette époque.

Un nid complet de Merle à peine plumé que l'on me confiait. Vers de terre, bout de viande, pattée aux oeufs, goutte d'eau donnée du bout du doigt, je ne savais plus quoi donner pour rassasier ces petits volatiles! Skipi, le jeune merle ne voulait pas quitter la maison, ses "frères" sont bel et bien repartis, mais lui, il rentrait à l'intérieur dés que les fenêtres étaient ouvertes, il prenait un bain dans l'évier de la cuisine et allait se sécher sur un meuble du salon. Il grappillait volontiers tous ce qu'il y avait sur la table pendant notre repas et même si on le chassait, Skipi n'en faisait qu'à sa tête ! Il s'endormait paisiblement dans un endroit, toujours le même, sur l'angle de la bibliothèque et aux enfants je leur disais "chut, Skipi dort". Pendant très longtemps mes enfants encore très jeunes, ont appelé les merles des Skipi.

 

 

Ah ! j'ai failli oublier les tortues terrestres ! Une Grecque, qui avait la carapace cassée. Grâce aux bons soins et conseils d'un ami vétérinaire, elle s'est très vite remise....J'aime à croire qu'elle vit encore ! Les deux autres tortues étaient des tortues d'Herman, espèce protégée. Elles ont été trouvées sur le bord d'une route à grande circulation. Je les ai gardées un peu moins d'un an. Une personne connaissait un centre qui pouvait les recevoir pour les réintroduire..... dans la nature.

         

La détention des espéces citées est formellement interdite par la loi sans autorisation ou, sans certificat de capacité. Ce sont des animaux protégés... Mais il y a 30 ans en arriére, "pas grand monde" s'inquiétait de la protection de l'animal sauvage en Auvergne......

  N'oublions pas que parmi les mammiféres, il existe aussi les Chauves souris, trop souvent méconnues. Des personnes bien intentionnées, s'occupent aujourd'hui des petits mammiféres mais ....il n'existe pas de centre en Auvergne . Mais il y en a dans d'autres régions ! Alors, gardons espoir !

Fin.

            

 
 



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